Centre de services scolaire
de Montréal

Centre de services scolaire de Montréal


17 octobre 2017

En 1846, seulement 377 enfants fréquentent les neuf écoles de la commission scolaire. Les commissaires dénombrent 126 garçons et 251 filles. Même si ces dernières sont en majorité, ce sont les garçons qui sont prioritaires pour la commission. Entre 1850 et 1870, les commissaires investissent prioritairement dans les écoles pour garçons. Les filles sont alors scolarisées par des communautés religieuses et par quelques institutrices indépendantes.

L’Église catholique et la scolarisation des filles. L’interdiction de Mgr Fabre (1880)

En 1881, les religieuses de la Congrégation de Notre-Dame sont subventionnées par les commissaires pour instruire 3260 jeunes filles, qui sont réparties dans sept écoles de Montréal. Les écolières apprennent un peu la lecture, de l’histoire sainte et font surtout l’apprentissage de la couture, du tricot, de la broderie et de l’entretien des vêtements.

À l’époque, l’Église ne favorise pas les tentatives d’émancipation féminines, surtout si c’est à l’extérieur du giron familial et religieux. En mai 1881, Mgr Charles-Édouard Fabre (l’archevêque catholique de Montréal), demande aux commissaires d’interdire les séances publiques de fin d’années pour les écoles de filles :

Le surintendant local fait ensuite rapport de son entrevue avec Monseigneur de Montréal au sujet des séances dans les écoles dirigées et fréquentées par des personnes du sexe. Voici le résultat de son entrevue avec sa Grandeur, Mgr de Montréal : « les séances publiques, dramatiques ou musicales sont interdites. La distribution des prix se fera comme dans les couvents. Les personnes suivantes seules pourront être invitées : les autorités scolaires, Monsieur le Curé de la Paroisse et ses Vicaires. Il ne sera pas permis aux parents des élèves d’assister à cette séance dont le programme ne devra contenir que la proclamation des prix et quelques morceaux de chants ou de musique pour ouvrir la séance et la terminer ». Procès-verbaux des commissaires du 13 mai 1881.

Pourtant dès 1875, la commission scolaire protestante inaugure à Montréal un « High school girls » qui permet aux jeunes filles d’accéder à des études supérieures. Mais rien de tel pour les écolières catholiques et francophones qui devront attendre le 20e siècle pour fréquenter ce type d’institutions.

Construction d’écoles pour les filles 1907

Au début des années 1900, les commissaires décident de construire des écoles pour les filles. La première école pour filles construite par la CECM est l’école Ste-Hélène (rue Montfort), elle est inaugurée en septembre 1907. Trois autres écoles pour filles sont construites à partir de 1910. L’Académie Marchand est construite sur la rue Berri en 1911. Elle est une école très moderne pour l’époque. Elle est située dans le Quartier Latin, c’est le quartier le plus huppé de Montréal pour l’époque. Le nom de l’école est donné en souvenir de madame Malvina Marchand, institutrice pendant 37 ans à Montréal.

L’enseignement ménager pour les filles 1909-1965

En 1909 la commission scolaire adopte un programme pour l’enseignement ménager. Le programme est orienté vers la couture, la broderie et l’entretien domestique. Le développement de l’enseignement ménager au début du 20e siècle propose un modèle traditionnel pour les filles dont le premier objectif est de former des épouses qui sauront prendre soin convenablement de la maison et de favoriser la moralité religieuse des membres de la famille.

En 1943, le Service de l’enseignement ménager est créé par les commissaires. Une laïque, madame Juliette Mireault est nommée directrice du nouveau service. Madame Mireault est responsable du programme et de l’organisation pour toutes les classes d’enseignement ménager. En septembre 1944, c’est 9192 filles réparties dans 70 écoles qui suivent le nouveau cours d’enseignement ménager. Le cours est donné par 49 enseignantes religieuses et 20 enseignantes laïques. Des techniciennes laïques en sciences ménagères sont embauchées en 1946. Le cours d’enseignement ménager est au programme scolaire pour une majorité de filles jusqu’aux années 1960.

Le primaire supérieur : une formation pour les filles et les garçons 1929-1956

En 1929, la commission scolaire implante le cours primaire supérieur. L’instruction primaire publique est prolongée avec cinq années de scolarité. Les filles de 15 à 18 ans pourront fréquenter l’école et obtiendront un diplôme de 11e année et de 12e année selon leur orientation scolaire.

Le primaire supérieur permet l’acquisition d’une formation générale pour préparer les filles à choisir une carrière dans les secteurs scientifique, industriel ou commercial.

Fin mai 1946, c’est 1200 filles qui sont inscrites à l’examen final du cours primaire supérieur de la commission scolaire. C’est plus de 98% des filles qui réussissent l’examen!

En 1956, le cours primaire supérieur est abandonné par les autorités scolaires. Il est remplacé par le cours secondaire public. Il s’adresse obligatoirement aux filles et aux garçons de 12 à 16 ans.

La création du cours secondaire 1965-1966

Entre 1963 et 1966, la commission Parent produit un volumineux rapport en cinq volumes, dont les recommandations reflètent les nouvelles valeurs qui s’implantent au Québec pendant les années 1960. C’est une révolution majeure pour le système d’éducation québécois, notamment avec la création du nouveau ministère de l’Éducation et un nouveau programme secondaire obligatoire de cinq ans.

Voir toutes les nouvelles